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Fin des tests de pression dans le LHC

Le 27 octobre a eu lieu, dans le secteur 6-7, le dernier test de pression dans le LHC. Ces tests sont la dernière étape à franchir avant le refroidissement de chaque secteur

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Le dernier des huit tests de pression (un par secteur) effectués dans le LHC a été réalisé le 27 octobre dans le secteur 6-7. Menés dans le cadre du projet DISMAC (consolidation de l’isolation des diodes et des aimants supraconducteurs), ces tests permettent de contrôler et de valider l’intégrité mécanique des composants et systèmes de l’accélérateur.

Chaque test de pression dure plus de trois semaines : une première étape consiste à préparer le secteur en retirant les dispositifs de sécurité qui empêchent normalement la montée en pression (le but étant ici de justement monter en pression) et en configurant l’instrumentation cryogénique. Pas loin de 200 équipements sont ainsi réglés en mode test ou désactivés dans chaque secteur, ce qui implique une lourde logistique. La deuxième étape consiste à « rincer » tous les circuits de la machine avant d’y injecter l’hélium, afin d’en préserver la pureté.

Puis le test à proprement parler a lieu : « Le premier jour, nous injectons de l’hélium gazeux dans le secteur jusqu’à atteindre une pression de 10 bars afin de valider l’étanchéité entre les différents circuits », explique Olivier Pirotte, responsable des tests de pression (TE-CRG). « Le deuxième jour, nous faisons monter la pression jusqu’à 25 bars, soit 5 bars au-dessus de la pression de conception du LHC. La machine est maintenue à cette pression pendant une heure. La mécanique est mise à rude épreuve, mais c’est indispensable pour s’assurer que tous les éléments et assemblages de l’accélérateur sont robustes. » La pression est ensuite réduite à 10 bars ; les équipes responsables du vide effectuent alors les tests d’étanchéité globale, qui permettent de vérifier l’étanchéité des circuits cryogéniques et le vide d’isolation du secteur. Tout l’hélium utilisé pour les tests est récupéré et stocké. Il sera par la suite liquéfié et utilisé pour le refroidissement des aimants.

L’équipe en charge des opérations suit l’intervention depuis la salle de contrôle cryogénique de chaque secteur grâce aux capteurs de pression en place sur les circuits cryogéniques dans l’accélérateur. Ces derniers donnent des indications sur la stabilité de la pression : si elle ne baisse pas, c’est qu’il n’y a pas de fuites, et que tout se comporte comme prévu.

Les huit secteurs du LHC ont ainsi fait l’objet de tests de pression ; ils n’ont révélé aucun problème majeur. Le refroidissement a d’ailleurs déjà commencé, et est actuellement en cours dans les secteurs 4-5 et 7-8.

Group,Pressure,test,LHC,P6
Le 27 octobre, pour marquer le dernier test de pression réalisé pendant le LS2 dans le cadre du projet DISMAC, des représentants du groupe Cryogénie et du projet DISMAC se sont réunis au point 6 du LHC. (Image: CERN)


« L’arrivée du froid dans le LHC marque l’avant-dernière étape du LS2 avant le retour des collisions au cœur des grands détecteurs du LHC », conclut José Miguel Jiménez, chef du département Technologie du CERN et coordinateur du LS2. « Nos priorités se tournent déjà vers la préparation de la campagne intensive d’entraînement des aimants, avec pour objectif d’atteindre des énergies jamais égalées dans un accélérateur et d’écrire une nouvelle page de la physique au CERN ! »

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Retour en images sur le projet DISMAC (en anglais) (vidéo : CERN)