De l'amélioration des composants des accélérateurs au développement de nouvelles applications pour les technologies du CERN qui vont au-delà de la physique des particules, le Fonds pour le transfert de connaissances du CERN (Fonds KT) a financé 49 projets innovants qui pourraient potentiellement avoir des retombées positives sur la société. Le fonds a pour objectif de créer une passerelle entre la recherche et l'industrie ; les projets sont sélectionnés à l'issue d'un processus hautement compétitif en fonction de cinq critères différents : la qualité de la proposition, la probabilité de diffusion, les retombées possibles, la valeur scientifique ou technique, et la rentabilité. Pour être pris en considération, un projet doit reposer sur une technologie du CERN et recevoir l'aval du chef du département. En outre, il incombe au département de couvrir les frais des membres du personnel qui font une demande de financement. Enfin, le CERN doit être propriétaire, ou copropriétaire, des droits de propriété intellectuelle nécessaires à la réalisation du projet.
Créé en 2011, le Fonds KT est alimenté par les recettes tirées des accords commerciaux conclus par le groupe Transfert de connaissances du CERN. Depuis, il a financé 49 projets d'une durée comprise entre un et quatre ans. Les subventions peuvent être utilisées pour financer du matériel ou des étudiants et des boursiers travaillant sur le projet. Le comité de sélection, composé des chefs de département du CERN, ainsi que de membres du groupe Transfert de connaissances, se réunit deux fois par an pour évaluer les propositions de projet. La date limite pour le dépôt des candidatures en vue du prochain comité de sélection a été fixée au 16 mars 2020. Pour en savoir plus sur le processus de candidature et de sélection, consultez kt.cern/funding/kt-fund/selection-process.
Deux projets financés par le Fonds KT illustrent bien l’importance de ce mécanisme. Le premier, appelé MACHINA - Movable Accelerator for Cultural Heritage In-situ Non-destructive Analysis (accélérateur mobile pour l'analyse non destructive in situ d'objets du patrimoine culturel), aidera les experts du monde entier à préserver des œuvres d'art et des vestiges historiques inestimables pour les générations futures. MACHINA a permis la construction d'un accélérateur à quadripôle radiofréquence (RFQ) de haute précision et de petite taille (mesurant 2 mètres de long et pesant 300 kg environ), qui repose sur la technique d’émission de rayons X créés à partir de protons, ou PIXE (proton-induced X-ray emission). Cet accélérateur portatif peut être transporté sur le lieu d’œuvres imposantes, trop fragiles pour être déplacées, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour l'analyse des œuvres d'art et des objets culturels.
Le deuxième projet est réalisé par le groupe Convertisseurs de puissance électrique du CERN, qui a développé un logiciel de compatibilité afin de pouvoir intégrer ses ordinateurs de commande spécialisés, appelés générateur/contrôleurs de fonction (FGC - Function Generator/Controllers), dans les systèmes de contrôle couramment utilisés TANGO et EPICS. Bien que les ordinateurs de commande FGC aient été conçus à l'origine pour fonctionner avec les logiciels de contrôle-commande des accélérateurs du CERN, il est désormais possible de les utiliser dans d'autres accélérateurs. Compte tenu de son potentiel en termes de transfert de technologie, ce projet a été l'un des cinq projets sélectionnés en 2019 pour bénéficier du financement du Fonds pour le transfert de connaissances du CERN. En 2020, 11 modules de commande des convertisseurs de puissance commerciaux du synchrotron SOLEIL (Paris, France) seront remplacés par des FGC.
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Pour en savoir plus sur le Fonds pour le transfert de connaissances du CERN, consultez kt.cern/funding/kt-fund.