Le CERN a noué un partenariat avec l'Agence nationale italienne pour les nouvelles technologies, l'énergie et le développement économique durable (ENEA) en vue de mettre au point de nouveaux dispositifs d'interception de faisceau utilisant des technologies à base de plomb liquide.
Ces avancées, susceptibles d’améliorer les performances et la fiabilité des accélérateurs de particules dans le monde entier, sont essentielles pour les futurs projets proposés au CERN, tels que le Futur collisionneur circulaire (FCC) et le Collisionneur de muons. Dans le FCC-ee, les collisions de faisceaux intenses d'électrons et de positons produiraient un faisceau de photons de haute énergie d'une puissance pouvant atteindre 500 kW de part et d’autre du point d’interaction ; pour absorber ce faisceau de photons, le plomb liquide, du fait de sa densité élevée, s’avère un excellent candidat. Dans le cas du Collisionneur de muons, pour produire des muons, il serait nécessaire de faire interagir des faisceaux de protons avec une cible. Avec une cible en graphite, la puissance des faisceaux de protons serait limitée à 2 MW ; en revanche, avec une cible en plomb liquide, les faisceaux de protons pourraient être plus puissants, ce qui permettrait de produire davantage de muons. À la frontière des hautes intensités, les cibles en plomb liquide pourraient également être utilisées pour la production de neutrons et de particules interagissant faiblement avec la matière.
« En mettant en commun nos ressources et notre expertise, nous sommes convaincus de pouvoir accélérer le développement de dispositifs d'interception de faisceau à base de métal liquide, explique Marco Calviani, chef de la section Cibles, collimateurs et dispositifs d’arrêt au CERN. Cette collaboration permettra de mettre au point une technologie décisive qui ouvrira de nouvelles possibilités en matière de recherche fondamentale, de science appliquée et d'applications au service de la société. »
« Avec le CERN, nous sommes armés pour exploiter pleinement notre savoir-faire en matière de technologie à base de plomb liquide dans le but de repousser les limites de l'innovation et d’ouvrir la voie à des avancées révolutionnaires dans le domaine de la technologie des accélérateurs », poursuit Mariano Tarantino, chef de la division Systèmes d'énergie nucléaire à l'ENEA.