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Le modèle de coopération du CERN évoqué à l’ONU

Le CERN était hier à l’honneur comme modèle de coopération scientifique internationale au service de la paix

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CERN speaks at UN about the laboratory’s cooperation model

Depuis 2012, le CERN a le statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale des Nations Unies (Image: CERN)

À l’occasion d’un colloque organisé hier à l’Office des Nations Unies à Genève et intitulé « Le modèle du CERN, les Nations Unies et les biens publics mondiaux », des représentants du CERN et des délégués de l’Organisation des Nations Unies ont évoqué le modèle de coopération internationale que représente le Laboratoire. Après les mots de bienvenue de Michael Møller, directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève, et de Rolf Heuer, directeur général du CERN, l’importance de la gouvernance par consensus du CERN a été au cœur d’une première table ronde à laquelle participait notamment Fabiola Gianotti, directrice générale élue du CERN.

« Au CERN, les idées sont le moteur de la recherche, a souligné Fabiola Gianotti. Ce sont les compétences intellectuelles, indépendamment de la hiérarchie qui font autorité, de sorte qu’un simple étudiant peut contribuer à la discussion scientifique. Ce qui anime les individus, c’est un véritable amour partagé de la science. »

Herwig Schopper, ancien directeur général du CERN, a donné des exemples de la coopération engagée par le CERN pour que la science soit au service de la paix. Ainsi, en pleine Guerre froide, le CERN fut le premier institut de l’Ouest à signer des accords avec des instituts scientifiques soviétiques. Il a également évoqué la réussite du projet SESAME, en cours de construction en Jordanie, qui rassemble des scientifiques du Moyen-Orient pour mener des recherches fondamentales en physique.

Lors des deuxième et troisième tables rondes, des représentants des Nations Unies ont évoqué les Nations Unies et les biens publics mondiaux, ainsi que le modèle des Nations Unies et le développement durable. Des représentants du CERN ont enfin participé à la quatrième table ronde de la journée, où le modèle du CERN envisagé dans le cadre de la question climatique a été au cœur des discussions.

Michel Spiro, ancien président du Conseil du CERN, a ouvert la table ronde puis laissé la parole à Carlo Rubbia, prix Nobel, qui a parlé de l’instauration de la confiance dans la science. Pour s’attaquer au problème du changement climatique, il faut selon lui « une politique énergétique cohérente, fondée sur des avancées scientifiques véritablement novatrices. »

Michel Jarraud, secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), a rappelé que la coordination et la coopération entre les pays qui mettent en commun leurs observations météorologiques ont permis de collecter et d'analyser des données scientifiques concrètes. « Aucun pays ne peut travailler seul dans ce domaine, a-t-il souligné. C’est en cela que le modèle du CERN est tellement pertinent. »

Le CERN a une longue histoire de coopération avec les Nations Unies. Le Laboratoire a été créé sous les auspices de l’UNESCO, et, en 2012, le statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale des Nations Unies lui a été accordé. À ce titre, le Laboratoire continuera de promouvoir son modèle de collaboration internationale pour faire avancer la connaissance et l’innovation technologique.